Votre spécialiste BD Lyon 4ème

Série Le photographe
Scénariste Didier Lefèvre
Dessinateur Emmanuel Guibert
Coloriste Frédéric Lemercier
Editeur Dupuis (Aire Libre)

 

  Planche
Nb de titre 1
série finie Non

Résumé série

Site Dupuis janvier 2004 : En guise d'introduction, par Emmanuel Guibert
Quand un reporter photographe rentre de mission dans un pays en guerre, il ramène des centaines de photos et autant d'anecdotes. Sur ces centaines de photos, quelques dizaines sont tirées, quatre ou cinq sont vendues à la presse, et le reste, sous forme de planches-contact, échoue dans des boîtes. Le photographe, s'il aime raconter, raconte les anecdotes à ses proches. Puis le temps passe, d'autres missions, d'autres photos et d'autres anecdotes chassent les premières, et la mémoire, elle aussi, les met en boîte. Voilà comment s'endorment les histoires. Le nombre de belles histoires au bois dormant est infini. La bande dessinée est un des moyens de les réveiller. J'ai cent raisons d'aimer Didier Lefèvre. L'une d'elles, c'est qu'il est bon photographe. Une autre, c'est qu'il raconte bien les histoires. Dès les premières fois où je l'ai entendu, planches-contact à l'appui, me raconter un de ses reportages, j'ai voulu qu'on fasse un livre tous les deux. La bande dessinée intervient pour faire entendre la voix de Didier, combler les vides entre les photos et raconter ce qui se passe quand Didier, pour une raison ou une autre, n'a pas pu photographier.

Au coeur de l'Afghanistan
Fin juillet 1986. Didier Lefèvre quitte Paris pour sa première grande mission photographique : accompagner une équipe de Médecins Sans Frontières au coeur de l'Afghanistan, en pleine guerre entre Soviétiques et Moudjahidin. Cette mission va marquer sa vie comme cette guerre marquera l'histoire contemporaine. Au croisement des destins individuels et de la géopolitique, à l'intersection du dessin et de la photographie, ce livre raconte la longue marche des hommes et des femmes qui tentent de réparer ce que d'autres détruisent.
Didier Lefèvre fait ses premiers reportages photographiques en 1984 à Médecins Sans Frontières. Pour eux, il raconte le contexte des pays dans lesquels se déroulent leurs missions. C'est ainsi qu'il effectue son premier voyage en Afghanistan en 1986, raconté dans
Le Photographe. Il quitte MSF en 1988 pour devenir photographe de presse. Depuis 1986, Didier Lefèvre est retourné sept fois en Afghanistan "pour retrouver les gens et observer les changements". Paraît simultanément à l'album un livre aux Éditions Ouest-France de textes et de photos racontant l'intégralité de ces voyages là-bas.
Frédéric Lemercier est graphiste. Il met en page les dessins et les photos du Photographe et réalise la mise en couleurs.

 

  T1

T1

Edition originale

DL 10/2003

Mon édition EO
Cote 03 NC

Résumé T1

Télérama N°2808 du 05/11/2003 : Emmanuel Guibert, dessinateur du ""Photographe"'
L'illustrateur mêle habilement encre et photo dans une BD aux allures de documentaire.
Le déclic afghan
Vous l'avez peut-être remarqué un jour dans le métro parisien, ou aux abords d'un pré normand, ou sur les hauteurs de Bastia. D'une main, il tenait son carnet de croquis, de l'autre, il faisait danser son crayon... Son portrait-robot ? Cheveux blanchis par la quarantaine qui approche, lunettes rondes à monture métallique, éternelles tennis de cuir blanc aux pieds. Si votre oeil curieux s'est faufilé par-dessus son épaule, c'est sûr il vous a souri, et vous avez échangé quelques mots. Il adore ces instants-là Emmanuel Guibert, membre éminent d'une clique de choc (Sfar-Blain-Satrapi-Trondheim-Menu-David B) qui revivifie la bande dessinée. Peut-être même qu'après votre départ il a noté, de son écriture sereine, une réflexion inspirée par ce moment partagé. • Je veux exalter les bonnes raisons que nous avons d'être en ce bas monde, dit-il. Une partie de mon travail consiste à les consigner et à les mettre noir sur blanc. C'est pulsionnel. C'est une façon de récolter pour ensuite donner aux autres. »
La bande dessinée, littéraire, personnelle, différente, vit aujourd'hui un nouvel âge d'or. Emmanuel Guibert est l'un de ses apôtres. Ses livres sont des documentaires de création. Une vie le passionne, et le voilà qui la voit en images. Le Photographe est né ainsi. Des discussions avec son voisin de palier, Didier Lefèvre, qui lui a raconté, planches-contacts à l'appui, son premier périple en Afghanistan en 1986, avec une mission de Médecins sans frontières.
Voyage au coeur de montagnes rugueuses en compagnie de résistants afghans et de toubibs occidentaux. Le Photographe nous entraîne aux confins de l'ethnologie, des rapports sociaux et de l'aventure : coutumes des uns et acclimatation des autres, amitiés et altercations, peurs et petits bonheurs d'un
convoi qui doit déjouer les embûches du terrain et se cacher de l'aviation soviétique. Le lecteur vit au rythme de la caravane et du reportage. Les planches mêlent adroitement cases dessinées et vignettes photos. Pour parvenir à une harmonie esthétique et fluide, Emmanuel Guibert a épuré son dessin en utilisant un outil inattendu : la pipette de sa bouteille d'encre de Chine. Son trait épais à mi-chemin entre le réalisme et la ligne claire, les à-plats pastel couleur de terre, le piqué des clichés noir et blanc balancent avec élégance grâce aux subtils décalages entre cases et photos et à d'autres petits riens de
mise en pages. Celle-ci a été réalisée par Frédéric Lemercier, un ami graphiste qu'Emmanuel Guibert a rencontré lors de ses brèves études aux Arts-Déco. L'équilibre est d'une telle finesse que le moindre soupçon de lourdeur ferait basculer le livre dans le précipice de la banalité, voire de la grossièreté.

L'amitié et l'admiration ont toujours été des forces motrices pour Emmanuel Guibert. Grâce à elles, il a quitté ses oripeaux d'illustrateur solitaire pour s'embarquer sur la nouvelle vague de la bande dessinée. 1994, année charnière : « J'ai connu Joann Sfar et Christophe Blain en m'installant à l'Atelier
des Vosges, j'ai lié connaissance avec les gens de L'Association et puis j'ai rencontré Alan. » Alan Ingram Cope. L'amitié avec ce monsieur américain croisé au hasard d'une balade sur l'île de Ré a été à la source de sa première bande dessinée documentaire, parue en 2000. La Guerre d Alan (1) est le récit
d'un GI débarqué en France un jour de février 1945. Leur relation intense n'a été interrompue que par la mort. "Ce fut une expérience étrange. Il disparaissait sous mes yeux et je dessinais un jeune homme. Pour moi, c'était comme un drain qui le maintenait en vie. C'était de peu d'effet... Mais si, quand même... Le dessin permet d'exprimer une sollicitude pour les gens qu'on aime. »

A raconter les histoires d'autrui, Emmanuel Guibert cherche-t-il à s'oublier ? » Si j'étais animé par la seule abnégation, répond-il, je serais dans une attitude fausse.Quand quelqu'un vous communique une émotion et que vous la comprenez, elle réveille en vous des images ou des souvenirs. Vous êtes alors sur la même note. Son histoire et la vôtre s'entremêlent. Dans un prochain livre, je raconterai la Californie où Alan a grandi. Elle sera nourrie de la Provence de mon enfance. »

D'ici là, cet admirateur du Petit Nicolas, de Sempé et Goscinny, aura mené de front quantité de projets, inventé pour les mômes de nouvelles aventures de Sardine de l'Espace et d'Ariol (2), continué de dessiner la série Les Olives noires (3), scénarisée par son grand pote Sfar, sorti un livre de 500 pages ras-
semblant dix ans de croquis et de notes sur Paris, écrit peut-être une suite à Poixons, son premier roman jeunesse, qui paraît ces jours-ci... » Le dessin, l'écriture, ça remplit ma vie, ça la déborde même », dit-il avec gourmandise.

Varier les plaisirs constitue pour ce travailleur acharné une bonne méthode contre l'usure : « Ne pas se figer, ne pas s'engluer. Je suis terrorisé à .l'idée que mon métier se transforme en ciment à prise rapide. D'où cette nécessité de raconter des histoires pourles petits et pour les grands, ce besoin de ne
pas dessiner pareil selon les albums, de toujours pratiquer le dessin d'observation pour garder la main vive et alimenter la bibliothèque mentale dans laquelle je vais puiser pour composer mes dessins d'imagination. »

Depuis tout gamin, il ressent les bienfaits de la présence entre ses doigts d'un crayon ou d'un pinceau. • C'est physiquement équilibrant dit-il. Je m'enrhume facilement, mais tout nu au pôle Nord avec un carnet de croquis entre les mains, je n'attraperais pas froid. Le dessin bien compris, c'est celui qui permet d'être au plus profond de soi-même tout en s'oubliant. Les journées les plus heureuses sont celles où j'ai le moins pensé à moi. »

Cécile Maveyraud

(1) La Guerre d'Alan, deux tomes parus, éd. L'Association, 88 p. et 96 p.,14 et 15 E.
(2) Sardine de l'Espace, de Guibert et Sfar, et Ariol sont publiés chez Bayard Poche et Poixons chez Bréal Jeunesse.
(3) Les Olives noires, de Guibert et Sfar, trois tomes parus, éd. Dupuis, 48 p., 9,50 €.

A lire
Le Photographe, d'Emmanuel Guibert, Didier Lefèvre et Frédéric Lemercier, éd. Dupuis, 80 p.,12,50 €.
Télérama n° 2808 - 5 novembre 2003

 

Dos : "D'un même élan, d'une même foulée, on attaque notre premier col.
C'est la montagne-frontière, le Dewana Baba le col du vieux fou. 5000 mètres.
On m'a prévenu que ce ne serait pas une partie de plaisir. Effectivement, c'est très pénible. Toute la nuit, on grimpe au pas de charge un tas de cailloux sans fin qu'on ne voit pas. Tandis que ma raison me répète en boucle que je ne vais pas u arriver, mes pieds continuent d'avancer. Il fait de plus en plus froid. Vers cinq heures, l'aube point. Saoul de fatigue, au passage du col, je dois avouer qu'au fond de moi, je me demande ce que je fous là. Et comme d'habitude, je me réponds en prenant des photos."

Fin juillet 1986. Didier Lefèvre quitte Paris pour sa première grande mission photographique : accompagner une équipe de Médecins Sans Frontières au coeur de l'Afghanistan, en pleine guerre entre soviétiques et Moudjahidin.
Cette mission va marquer sa vie comme cette guerre marquera l'histoire contemporaine.
Au croisement des destins individuels et de la géopolitique, à l'intersection du dessin et de la photographie, ce livre raconte la longue marche des hommes et des femmes qui tentent de réparer ce que d'autres détruisent.

 

Remarques

SUUUUUUUUUUPERBEEEEEE ! A lire lire lire et relire !!